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Printemps au jardin : et si on lâchait prise ?

Avec l’arrivée du printemps, les catalogues de graines et brochures de jardineries nous inondent de légumes plus colorés que nature, fruitiers luxuriants et d’impeccables parterres fleuris… L’illusion d’un jardin « parfait », véhiculée par la publicité, contribue à nous pousser, encore et toujours, à la préoccupation du résultat, avant de nous concentrer sur l’essence même du jardinage : le contact avec la terre et la magie de la nature, avec sa part d’imprévu. Et si, ce printemps, le jardin « instagrammable » devenait celui qui laisse la place aux herbes folles, aux feuilles grignotées par les limaces et au compost de surface ?

Jardiner et lâcher prise

Arrivée du printemps : adoptez le jardinage au naturel

Le jardinage écologique, outre son intérêt évident pour la biodiversité et la santé des humains, demande, en prime, le minimum d’efforts et d’investissement financier. L’économie d’eau, de paillis ou d’amendement au profit de ressources disponibles n’est pas négligeable, en plus de constituer la solution la plus simple et naturelle pour votre jardin d’ornement ou votre potager. Par ailleurs, espacer les tontes, laisser les feuilles mortes en place ou encore pratiquer le mulshing vous fera gagner un temps précieux, tout en protégeant et en enrichissant votre sol. Que demander de plus ? Retrouvez tous les bons conseils de l’ADEME pour pratiquer un jardinage naturel et mettre en place des gestes faciles.

« Slow gardening » : accueillons l’imperfection !

slow gardening, lâcher prise au jardin

Le concept du « slow gardening », développé par l’Américain Felder Rushing, invite à lâcher prise et à consentir à ne pas tout maîtriser. C’est se reconnecter au rythme et, parfois, aux caprices de la nature. Et si nous acceptions qu’un jardin puisse ne pas être parfait ? Car, il faut comprendre que l’esthétique est rarement la solution la plus bénéfique pour la nature. Certes, un gazon haut (6 à 8 centimètres) affiche une allure moins « propre », mais il favorise l’enracinement, retient l’humidité et limite le développement des mousses et des plantes indésirables. Si possible, et si l’espace vous le permet, on conseille même de laisser un recoin de prairie naturelle, et de créer un tas de pierres pour attirer les petites bêtes amies. Au lieu de tailler scrupuleusement nos arbres pour leur donner une jolie forme, apprécions la fraîcheur qu’ils nous procurent en été. Autorisons un plant de menthe à s’épanouir dans un coin à la mi-ombre, plutôt que contrit dans un bac potager. Ou encore, arrêtons de ramasser les feuilles mortes chaque week-end et prenons conscience de la mine d’or que nous avons sous nos pieds ! Lâcher prise, c’est apprendre à connaître les forces et les faiblesses de son jardin pour lui apporter le meilleur. C’est, enfin, comprendre que certaines espèces ou variétés n’ont pas leur place sous nos climats : en Bretagne, plantons des actinidiers (arbres à kiwis) plutôt que des oliviers ! 

Célébrer le processus plutôt que le résultat

pommier facile à entretenir

C’est également l’une des valeurs prônées par Rushing dans le « slow gardening ». Car il est tout aussi plaisant d’observer, jour après jour, un plant de tomates parti d’une toute petite graine, grandir et se développer, que de se régaler d’une belle salade au cœur de l’été. Lâcher prise au jardin, c’est cesser de se fixer des objectifs, mais savourer modestement son « tour de potager » en rentrant du travail le soir, apprécier la quiétude d’une session d’arrosage à la fraîche, ou encore la simple sensation de remettre les mains dans la terre au retour des beaux jours, comme une célébration du printemps. Plutôt que vouloir grand et prolifique immédiatement, commençons petit : quelques herbes aromatiques, des plantes vivaces et un ou deux fruitiers faciles à cultiver et à entretenir, pour se réjouir de voir son jardin prendre forme et s’épanouir au fur et à mesure des saisons. C’est également une belle école de la vie pour les enfants !

Le jardin, une ode à la patience et à la lenteur

Le jardinage rime avec patience

Tester, échouer, réajuster, faire autrement, et puis, enfin, réussir. La permaculture est un formidable exercice de résilience, dans une société du « tout, tout de suite ». Ici, la durée de germination, le temps de levée ou encore le volume de récolte ne sont inscrits dans aucun contrat. Et, que l’on soit jardinier débutant ou aguerri, voir une petite tige verte sortir de terre est toujours un émerveillement. Il nous permet de faire la paix avec une certaine injonction au succès, à intégrer que ce qui peut fonctionner dans le jardin du voisin peut aussi échouer dans le nôtre, à repenser l’idée selon laquelle une somme d’actions aboutit systématiquement à un résultat. Et, enfin, à se laisser porter par l’heureuse surprise d’une germination tardive ou d’une floraison spontanée.

Se (re)connecter à la nature

Installer un hôtel à insectes

Des études scientifiques menées en 2007 et en 2010 ont démontré que mettre les mains dans la terre, et notamment le contact avec la bactérie mycobacterium vaccae favoriserait la libération de sérotonine… en d’autres termes, jardiner rend heureux ! Ajoutez à cela le plaisir d’être dehors, de s’éloigner des écrans et, pourquoi pas, de partager l’activité avec ses proches, voici un excellent remède à la mélancolie que l’on peut ressentir lorsque le printemps tarde à s’installer. Et si vous choisissez de jardiner avec la lune, cela peut être une occasion supplémentaire de se reconnecter aux cycles naturels et d’en observer les effets. Quelques conseils de jardinage écologique vous permettront également de côtoyer de plus près les petites bêtes utiles au jardin et qui nous rendent heureux : hérissons, coccinelles, abeilles, oiseaux et papillons. Vous pouvez, par exemple, laisser des espaces de végétation plus dense, cultiver des plantes mellifères, installer des mangeoires et abreuvoirs pour oiseaux ou encore des hôtels à insectes.

La web-série « Ici commence la nature »

S’y mettre a suivi trois familles finistériennes qui ont relevé le défi du jardin zéro déchet. Entre questionnements, rires et découvertes, plongez dans l’univers du jardinage au naturel. Avec Claude, Jean, Nathalie et Virginie, ces éco-jardiniers qui déconstruisent leur relation au jardin, nous verrons que la nature nous offre des réponses. L’observer, c’est la meilleure leçon de jardinage. Rendez-vous sur notre chaîne Youtube !

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