Jean-Luc Le Guillou, 68 ans, marié et père de 2 enfants, des petits enfants, 1 chat, 10 poules, des poissons et grenouilles… Jean-Luc est retraité et jardinier passionné depuis 2001. Il a gagné de nombreux prix et récompenses aux concours de « Jardins & Maisons Fleuris ». Il est adhérent de l’association « Les Jardiniers des deux baies d’Audierne » et participe à l’opération « Bienvenue au jardin ! » avec plus de 2000 visiteurs à chaque édition.
Jean-Luc nous parle de son jardin de 2600m² comprenant :
- 1 jardin d’agrément typé jardin de rocaille à l’avant de la propriété avec des pierres debout et bassins naturels. Jusqu’à 5.000 fleurs annuelles plantées à la belle saison.
- 1 potager de 200 m² en carré : tous types de légumes.
- 1 serre de 50 m² pour cultiver tomates, aubergines, melons, vignes et pour bouturer les annuelles.
- 1 verger de 500m² avec tous types de fruitiers : pommiers, poiriers, pruniers, pêchers, kiwi, châtaigniers, noyers, abricotiers…
- 1 poulailler clos grillagé… mais ouvert la journée !
- 1 espace de compostage + 1 composteur fermé
Comment s’y mettre pour jardiner au naturel ?
Jean-Luc est encore un jeune jardinier ! En effet, durant sa carrière militaire, il n’a jamais eu de jardin et c’est donc à la retraite qu’il a enfin pu s’y mettre.
Ayant acheté une maison à Trégunc en 2001, il est parti d’un jardin vierge de toutes plantations… et petit à petit, les idées ont germé, la passion a fleuri et il récolte aujourd’hui le fruit de son travail… toujours au rythme de la nature ! Car comme dit si bien Jean-Luc :
« Le jardinage, c’est surtout de l’observation et savoir tirer des leçons de ses échecs ! »
Ainsi, c’est seulement à 50 ans que Jean-Luc s’est lancé dans le jardinage et la culture du potager. Son principe est simple : « Travailler le moins possible au jardin pour en profiter le plus ! »… Ainsi, à force d’astuces et d’idées pratiques, Jean-Luc s’est facilité le travail, et même avec un jardin fleuri et un potager abondant sur plus de 2500m², il ne passe qu’une seule journée (en temps cumulé) par semaine à s’occuper de son jardin… et surtout à discuter avec les personnes de passage. En effet, si Jean-Luc a un jardin magnifique, ça n’est pas pour lui, mais pour le plaisir des yeux des randonneurs. C’est pourquoi, il a conçu son décor floral en l’imaginant vu de la route et non de sa maison !
Les 4 astuces de Jean-Luc pour jardiner au naturel :
- Ne jamais arroser son gazon : s’il jaunit en été, c’est normal, il reverdira naturellement à l’automne.
- Pour un aspect plus net autour du gazon, caler une rangée de pavés au pied des bordures : vous n’aurez jamais à utiliser de coupe-bordures !
- Pour désherber des allées, le nettoyeur haute-pression est la meilleure solution.
- Plantez uniquement des variétés endémiques, vous augmenterez votre taux de reprise naturellement.
- Observer la nature… c’est la meilleure leçon de jardinage !
Comment réutiliser les déchets verts et de cuisine pour créer un bon compost ?
« Le compostage : la fin des déchets verts ! »
« Au début de mon activité de jardinier en herbe, je l’avoue, je suis allé à la déchèterie pour mes déchets verts… quand j’ai vu la queue, j’ai vite fait demi-tour… et j’ai bien fait ! » proclame Jean-Luc. Ainsi, il s’est créé au fond du jardin, un espace discret, entouré d’arbustes, où il y entasse ses déchets verts à décomposer au grand air. « 6 mois suffisent pour réaliser un bon compost » conclut Jean-Luc.
« Jardinez avec passion… et vous n’aurez jamais l’impression d’y travailler ! »
Il a aussi un composteur fermé et couvert, qu’il a acheté via Concarneau Cornouaille Agglomeration, et où il y met en plus ses déchets de cuisine. Ainsi, rongeurs et autres visiteurs du jardin ne peuvent pas s’en servir comme garde-manger.
Les 5 Astuces de Jean-Luc pour créer un compost de qualité :
- Disposer au fond du composteur, un tas de branchages qui va aider à l’oxygénation du compost, la clé de la réussite !
- Alterner les déchets riches (de cuisine) avec une couche de déchets secs (du jardin) pour éviter les mauvaises odeurs et accélérer le processus
- Remuer tous les 15 jours avec une fourche
- Pour enrichir le compost, incorporer des algues récupérées sur la côte. (Pour ce faire, il faut choisir les algues qui sont situées en haut de la plage et délavées par la pluie pour enlever avant un maximum de sel… sinon, cela fera l’effet inverse de désherbant !)
- Ne pas y mettre :
- agrumes, pommes, raisins… et autres fruits achetés dans le commerce et qui sont trop traités !
- plantes malades, plants montés en graines, foin… qui altèrent la qualité du compost.
Comment récupérer l’eau de pluie et arroser de façon raisonnée ?
« Dans le Finistère, on a la chance de ne pas connaître de grandes périodes de sécheresse… mais ce n’est pas pour autant qu’il faut gaspiller cette ressource naturelle ! » nous précise Jean-Luc, c’est pourquoi il fait ses réserves toute l’année avec :
- une citerne de 500 litres récupérée d’une ferme voisine
- des bacs récupérateurs d’eau
- un bac enterré de 12m3 qui récupère l’eau des toitures et de la cour, muni d’une pompe de relevage de 5 barres.
« Récupérer l’eau de pluie : ça coule de source ! »
Cette eau récupérée lui sert essentiellement pour arroser son potager, ses massifs et pots fleuris, surtout au printemps et en été… mais aussi à remettre à niveau ses bassins naturels et alimenter son nettoyeur haute-pression pour le désherbage des allées.
Les 5 astuces de Jean Luc pour un arrosage raisonné :
- Préférer un arrosage abondant pour favoriser un meilleur enracinement et toujours au pied de la plante pour éviter la prolifération de maladies
- En été, arroser tard le soir pour éviter l’évaporation et jamais en plein soleil pour ne pas « brûler » le feuillage
- Pailler un maximum ses cultures (paillage naturel ou bâche de nylon noir) pour limiter l’arrosage et l’entretien
- Biner au potager pour favoriser la pénétration de l’eau de pluie (à faire par temps sec et ensoleillé)
Dans les bacs à fleurs, remplir le fond d’un lit de graviers et y « planter » un morceau de tuyau d’arrosage, puis recouvrir de terre. Pour arroser, il suffit alors de verser l’eau directement dans le tuyau, ainsi il n’y a que les racines qui sont abreuvées.
Comment entretenir son potager au naturel et profiter d’une bonne terre ?
En délimitant son potager de 200 m² en carré, avec des allées de dalles de pierres, Jean-Luc se facilite le travail avec moins de désherbage et une meilleure organisation. Ainsi, il fait bien attention d’installer ensemble les cultures qui ont les mêmes besoins. Par exemple, il ne met plus à côté les fraises et les tomates et a contrario il rassemble dans un même carré : oignon, échalote et ail qui n’aiment pas les excès d’eau. Pour les récoltes, comme son potager et verger donnent plus qu’il n’en faut, on fait des confitures, bocaux, on congèle… et surtout on donne aux voisins et à la famille… Pour Jean-Luc : « un potager de 50m², pour une famille de 4 personnes, c’est déjà un bon début ! »
« Pour de bons légumes frais, il faut une bonne terre ! »
5 astuces de Jean-Luc pour un potager naturellement productif :
- Au début du printemps, Jean-Luc recouvre le sol de compost et retourne la terre avec une pelle ronde de maçon, plus pratique car elle permet de retourner une plus grande quantité de terre.
- Il fait tourner ses cultures pour optimiser la richesse de sa terre et limiter les maladies. De même, pour éviter le mildiou, toutes les cultures sensibles sont cultivées sous serre (tomates, raisins, aubergines).
- Il sème en ligne droite pour faciliter le désherbage et crée des espaces en suivant la dimension de ses outils.
- Au printemps, il réalise un paillage avec une bâche noire en nylon : uniquement pour les fraisiers et ses massifs de fleurs annuelles : cela limite le désherbage, l’arrosage et la terre se réchauffe plus vite. A l’arrivée de l’hiver, il recouvre ses sols d’un paillage naturel pas trop grossier afin de laver les sols, les maintenir propre et au chaud, et leur donner de l’humus au printemps.
Pour se débarrasser des indésirables (pucerons, chenilles, limaces…), les poules veillent au grain au potager (sauf pendant la période de semis, sinon elles picorent tout !)
Les poules au jardin : effet de mode ou vrai mode de consommation durable ?
Jean-Luc a 10 poules : 5 rousses et 5 blanches, qui ont trouvé leur place dans le poulailler clos au fond du jardin, même si elles ont quartier libre la journée pour nettoyer le jardin et le potager des insectes indésirables ! Le poulailler fait-maison n’a pas de paille comme litière, mais ici encore des déchets verts (branchages, feuilles mortes, gazon…)… Plus tard, ils serviront à Jean-Luc comme super compost : « mais avec modération car sinon, les cultures poussent trop avec ce super engrais naturel ! » se souvient Jean-Luc avec des pivoines et pommes de terre de taille XXL !
Les poules servent donc à :
- Réduire le gaspillage alimentaire en leur donnant les déchets de la cuisine
- Exterminer naturellement les insectes indésirables au potager et jardin
- Désherber
- Créer de l’engrais naturel
- Produire des œufs pour toute la famille
Pour en savoir plus, téléchargez le guide « Mon jardin malin ».