Selon l’ADEME, l’alimentation représente un quart des émissions globales en France. Manger local et de saison fait donc partie des solutions pour réduire notre empreinte carbone. Mais pas seulement : le choix d’une alimentation relocalisée encourage l’emploi et la pérennité du secteur agricole, tout en prenant soin de notre santé… et de notre porte-monnaie.
Manger local et de saison pour réduire son impact sur l’environnement
Plusieurs facteurs peuvent augmenter l’impact carbone d’un aliment : son mode de production, son transport ou encore les traitements et les transformations qu’il subit dans son cycle de vie.
Relocaliser ses achats pour en réduire le transport
On sait qu’un tiers des transports dans le monde est destiné aux produits agroalimentaires (source : ADEME). Ceux-ci s’effectuent soit en avion, mode d’acheminement le plus polluant, soit en bateau. Cette seconde option nécessite néanmoins une conservation des aliments en conteneurs réfrigérés, voire leur surgélation, entraînant une consommation énergétique importante.
Par ailleurs, les fruits et légumes qui parcourent plusieurs milliers de kilomètres sont cueillis avant maturité et subissent souvent des traitements pour arriver en bon état dans notre assiette. Enfin, ils sont conditionnés dans des emballages jetables. En achetant local et de saison, vous évitez ces déchets inutiles : un premier pas vers une démarche zéro déchet !
Manger de saison pour réduire son empreinte énergétique
Respecter la saisonnalité permet de se passer de modes de production qui nécessitent des ressources considérables en eau et en énergie. Par exemple, on sait qu’une tomate « d’hiver », qui a grandi sous serre chauffée, présente une émission de CO2 7 à 8 fois supérieure par rapport à une tomate de plein été.
Par ailleurs, les fruits et légumes cultivés hors saison reçoivent davantage de traitements, produits qui pénètrent ensuite dans les nappes phréatiques. Autant d’arguments qui donnent envie de retrouver la saisonnalité et de respecter les cycles de la nature !
Manger local pour préserver la biodiversité agricole
Selon la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture), seules 25 % des variétés agricoles cultivées dans le monde en 1900 le sont toujours aujourd’hui. En consommant local, vous contribuez au maintien des semences paysannes, non hybrides, et adaptées aux spécificités d’un terroir. Cette polyculture favorise notamment la rotation des terres et la fertilité des sols.
Santé, budget, société : les autres avantages à manger local et de saison
Les bonnes raisons pour relocaliser ses achats alimentaires, au-delà de l’écologie, nous concernent à titre individuel comme collectif.
Prendre soin de sa santé et retrouver les saveurs authentiques
Les fruits et légumes cueillis à maturité et fraîchement récoltés présentent des caractéristiques nutritionnelles bien supérieures aux aliments importés.
Par ailleurs, suivre les cycles des saisons, c’est aussi repenser l’alimentation comme une manière de prendre soin de sa santé. Car la nature est bien faite ! En hiver, les fruits et les légumes nous apportent la vitamine C et les minéraux dont nous manquons à cette période. L’été, tomates, courgettes et melons gorgés d’eau nous fournissent l’hydratation dont nous avons besoin.
Enfin, un légume de saison, mûri au soleil, aura toujours meilleur goût que son homologue cultivé sous serre chauffée.
Faire des économies en consommant des aliments de saison
C’est le principe de l’offre et de la demande : en pleine saison, lorsque la production d’un fruit ou d’un légume est la plus abondante, son prix au kilogramme est au plus bas. Suivre la saisonnalité, c’est donc maîtriser son budget.
Encourager l’emploi en choisissant le circuit court
Manger local, c’est favoriser l’agriculture de sa région, et donc, l’activité économique et l’emploi. Par ailleurs, en achetant en circuit court, vous encouragez l’émergence et le maintien de modes de distribution plus directs comme les magasins de producteurs ou les épiceries paysannes. Enfin, en réduisant les intermédiaires, vous garantissez un revenu plus juste aux agriculteurs.
Comment manger plus local et de saison ? Quelques astuces
Décider de relocaliser son alimentation passe souvent par un changement d’habitudes, par exemple en délaissant les grandes surfaces au profit des marchés, magasins de producteurs et ventes à la ferme.
Vous ne savez pas par où commencer ? Visitez la plateforme Mangeons Local en Bretagne, qui recense, sous forme de carte, toutes les ventes en direct près de chez vous, dans de nombreuses catégories : fruits et légumes, viandes, fromages, produits de la mer, miel, produits laitiers, farines…
Le blog de Mangeons Local vous donne également une foule d’idées et d’informations sur le circuit court, la saisonnalité et les produits locaux.
Vous avez la main verte ? Pourquoi ne pas cultiver vos propres fruits et légumes ? Commencez facilement avec un carré d’aromatiques, puis agrandissez petit à petit. Si vous vivez en ville et ne disposez pas de jardin, des initiatives de potagers partagés fleurissent un peu partout : contactez la mairie de votre commune pour obtenir ces informations. Avec S’y mettre, découvrez nos astuces pour aller vers un jardin naturel.
Enfin, prenez le temps de lire les étiquettes pour connaître la provenance de vos produits. Pourquoi consommer des kiwis de Nouvelle-Zélande alors que l’on en cultive dans le Finistère ?
La saisonnalité, ce n’est pas que pour les fruits et légumes !
Saviez-vous que les viandes, les fromages et même les produits de la mer sont, eux aussi, soumis à une saisonnalité ? Pour ces derniers, respecter le cycle des saisons et des périodes de reproduction est primordial pour garantir la pérennité des espèces et la préservation des ressources halieutiques. Mangeons Local nous en parle d’ailleurs dans un article dédié.
Et pour les produits exotiques ?
Sommes-nous donc condamnés à nous passer de bananes, de café, de chocolat ? Bien heureusement, non ! Mais pour ces produits, vous pouvez, lorsque c’est possible, favoriser les filières de commerce équitable, qui prennent en compte la préservation de l’environnement et garantissent une meilleure rémunération aux producteurs.
Comme partout, la réussite tient dans la juste mesure et dans la mise en place de petits gestes progressifs pour améliorer son quotidien !