Coupes, tailles, désherbage, les jardins demandent un peu d’entretien. En prenant soin des jeunes rouge-queues et des hérissons qu’ils hébergent, on en récupère souvent une masse de végétaux importante au printemps. Ce qu’on appelle les déchets verts. Si un déchet est par définition un résidu inutilisable, cette masse végétale est pourtant loin d’être inexploitable.
On vous explique en quoi les “déchets verts” sont une ressource vertueuse pour l’entretien de votre jardin au naturel avec la technique du paillage.
Penser le jardin autrement
En moyenne en France, chaque habitant produit 160 kg de déchets végétaux par an. Beaucoup optent pour les déposer en déchetterie, ce qui demande du temps et de l’énergie si on comptabilise le nombre d’allers-retours pour s’y rendre.
Une fois en décheterie, une partie des déchets verts sont ensuite broyés et transformés en engrais naturel pour les espaces verts communaux et les parcelles agricoles. Malheureusement, les décheteries reçoivent une quantité astronomique de déchets verts qui ne peut être intégralement réutilisée. Pourtant, dans les jardins, cette masse végétale a un grand nombre de vertus.
Enrichir son jardin naturellement dans une logique circulaire
Les déchets verts forment une matière organique riche qui attire des micro-organismes et rend la terre fertile. A l’inverse, un sol que l’on n’enrichit pas s’appauvrit et se désertifie progressivement, puisque le cycle de la matière s’en retrouve perturbé.
Selon Gaëlle, une jardinière passionnée tournée vers l’économie circulaire du jardin : « Le principe est de s’inspirer de la nature ! (…) Par exemple, dans la forêt, le sol n’est jamais à nu. Il est toujours recouvert de feuilles et de mousses qui lui offrent une richesse microbienne et le protègent des intempéries. »
La matière organique issue des déchets verts est le support de la vie du sol. Réutiliser ses déchets sur place dans une logique circulaire contribue à alimenter naturellement votre jardin et vous évite d’acheter des engrais ou des pesticides.
Des solutions concrètes : le broyage et le paillage
Il existe des solutions alternatives qui permettent de ne plus considérer ces végétaux comme des déchets, mais bien comme des ressources pour aider le jardin à être sain.
On vous partage deux solutions pour valoriser vos déchets verts sur place en deux étapes grâce au broyage et au paillage.
ETAPE 1 : le broyage des petits végétaux
Le broyage consiste à réduire en petits morceaux les végétaux afin d’en faire des copeaux appelés “broyat”.
Vous pouvez ainsi transformer les coupes du jardin : fleurs fanées, arbustes d’ornement, hortensias, ronces, petits branchages de haies diverses (thuya, laurier), feuilles mortes, etc. Le broyage peut se faire avec votre tondeuse classique en étalant les végétaux sur le sol.
Nicolas ULRICH, chargé de la prévention des déchets à Morlaix Communauté nous montre sa technique :
Ramassez ensuite le broyat afin de le mettre au compost ou de l’utiliser en paillage. Les déchets verts sont valorisés sur place.
Le broyage permet de réduire de 5 fois le volume de déchets produits.
ETAPE 2 : le paillage pour valoriser votre sol
Cette pratique consiste à recouvrir le sol autour des plantations avec des matières végétales. Elle s’applique aussi bien au potager qu’au jardin d’ornement et présente de nombreux avantages :
- empêche les herbes indésirables de pousser,
- apporte des nutriments aux plantes en formant de l’humus,
- limite l’érosion de sol par temps de pluie,
- conserve l’humidité et permet donc de réduire la fréquence des arrosages,
- garde une terre souple et facile à travailler,
- forme un écosystème favorable à l’activité biologique et la biodiversité.
- embellir votre jardin en recouvrant les sols nus ou bien les passages de cheminement
L’entretien de votre jardin est ainsi plus facile : “30 minutes passées à pailler, c’est 5h de moins à désherber, bêcher, sarcler, biner, arroser” (Guide mon jardin malin) !
Nos astuces pour réussir son paillage
L’idéal est de pailler avec ce que l’on a sous la main. Les feuilles mortes font très bien l’affaire, ainsi que la tonte sèche de pelouse si vous n’avez pas opté pour le mulching.
- Récupérez l’herbe coupée dans le réceptacle de la tondeuse et faites un ou plusieurs petits tas au soleil
- Laissez sécher naturellement pendant quelques heures. Remuez éventuellement le tout si le dessous n’est pas tout à fait sec.
- Pendant ce temps, retirer les herbes indésirables du massif que vous voulez pailler.
- Vous pouvez ensuite apporter un peu de compost en surface pour activer les microorganismes.
- Puis, vous n’avez plus qu’à parsemer les pieds de vos plantations de manière homogène pour un rendu esthétique et efficace !
Gaëlle et Sven nous détaille leur technique de paillage : « Nous mettons du broyat partout dans notre jardin et jusqu’à 3 fois/an, sur la base de 2 à 3 pelletées par arbre et un bon paillage de 10 cm d’épaisseur sur nos massifs et au potager».
Vous pouvez découvrir d’autres solutions avec ceux qui ont décidé de S’y mettre.
Pour en savoir plus, téléchargez le guide “Mon jardin malin”.