C’est en plein cœur de Landerneau et au détour de ses jolies rues pavées que nous retrouvons Gaëlig Christien et Marie Malmezac dans leur boutique de dépôt-vente pour enfants : Picoti Picota. Entre démarches éco-responsables, coups de cœur et partages lors d’ateliers éducatifs, nous découvrons un nouveau mode de consommation…
La genèse du projet : Ouvrir un tiers-lieu éco-responsable pour la nouvelle génération
Gaëlig et Marie se sont rencontrées en 2007, dans les rayons de l’espace culturel du Leclerc de Landerneau où elles étaient toutes les deux libraires. Pendant 10 ans, elles ont partagé leurs vies professionnelles et petit à petit elles sont devenues amies. Après de bons et loyaux services pour la grande distribution et étant devenues mamans, elles ont eu envie et besoin de changer. « Nous voulions changer notre façon de vivre pour nos enfants en adoptant un mode de consommation durable, en portant attention à l’environnement et à leur santé… », nous raconte Marie.
C’est ainsi qu’en 2018, elles ont eu l’idée d’ouvrir une boutique de dépôt-vente de vêtements, jeux et livres pour enfants à Landerneau. En effet, hormis sur internet ou les vide-greniers occasionnels, cette activité n’était pas proposée localement. Elles souhaitaient en plus, faire vivre le lieu à travers d’ateliers créatifs et éducatifs et un salon de (goût)-thé. Un local a été trouvé en plein cœur de La cité de la lune et avec beaucoup de mobilier de seconde-main et de l’huile de coude, Picoti Picota a ouvert ses portes en septembre 2019 « et depuis, on ne voit pas le temps passer ! » précise Gaëlig.
« L’arrivée de nos enfants a été le déclencheur d’un nouveau mode de vie. »
Comment s’organise l’activité d’un dépôt-vente ?
La boutique est spécialisée dans les articles d’occasion pour les enfants de 0 à 10 ans : vêtements, jeux, jouets, livres, puériculture. Ils sont mis en vente selon leur charte de reprise.
« Les vêtements doivent être lavés, repassés, sans trous ni taches, de collections récentes et chaque vendeur peut nous proposer jusqu’à 30 articles maximum.
Ensuite on fait le tri, on leur fait une proposition de commission, s’ils acceptent on garde leurs articles 3 mois en boutique.
Enfin, on les recontacte pour leur donner leur commission et les invendus. » nous récite Marie.
Et le succès est au rendez-vous car il y a plus de 2 mois de délais pour les rendez-vous, à part pour leurs fameux « Avis de Recherche » que l’on peut retrouver sur leur page facebook chaque semaine. Le concept : Des clients cherchent un produit spécifique et Picoti Picota lancent un avis de recherche à leur communauté pour trouver la perle rare. Gaëlig précise aussi la raison d’être de leur boutique : « On ne prend pas que des belles pièces, on prend vraiment de tout : des jeans, des basiques, toutes les gammes de prix et qui peuvent être réutilisés par 1 ou 2 enfants. C’est vraiment pour répondre à toutes les bourses. Il y en a qui viennent pour le prix, d’autres pour avoir de belles pièces de marques pour pas très cher…. ».
« L’essentiel est que chacun trouve son intérêt à consommer de manière responsable ! »
Quelles sont les activités annexes ?
Picoti Picota propose aussi un espace salon de thé pour petits et grands avec de bons produits locaux et bio provenant de deux boulangeries voisines. Pour les boissons, le discours est le même avec un fournisseur de thés, tisanes, limonades et jus de pommes d’une petite productrice locale. Marie a à cœur de soutenir cette démarche : « Le circuit court est vraiment très important. Cela permet de faire une petite vitrine pour les producteurs et pour les intervenants de nos ateliers. »
« Offrir une vitrine aux producteurs et intervenants locaux »
Organiser des ateliers pour continuer à tisser le lien social de l’activité
Les ateliers prennent aussi une grande part dans l’activité de Picoti Picota avec quasiment 1 atelier par jour (hors des périodes de confinement malheureusement !). Elles laissent la place à des intervenants extérieurs pour des initiations et cours pratiques dans le domaine éducatif, pédagogique, créatif… Gaëlig nous raconte : « Au début on s’était dit 2 à 3 fois par semaine, et au final on est tellement démarchées qu’on a même plus de place pour en animer nous-mêmes ! ». Elle arrive quand même à glisser une fois par mois, un atelier zéro déchet qu’elle anime toujours avec plaisir et dont les créations (Bee wrap, sacs, tawashis…) sont ensuite proposées à la boutique.
Programme des ateliers :
- Ateliers pour enfants : fabrication de boules de graines pour les oiseaux, fabrication de poupées tracas, art plastique (peinture) avec un maximum de recyclage, de récup’, principalement pour les 3 – 9 ans et activités sensorielles pour les 0 – 2 ans
- Ateliers familles : sophrologie, yoga, baby sign, méditations et massages en famille, cours d’anglais et de breton…
- Ateliers parents : discussions autour de la parentalité, la médecine douce et alternative, couture, atelier réduction des déchets sur la cuisine et salle de bain avec la création de tawashi et déodorant…
Intervenants extérieurs :
- Célia, éducatrice de jeunes enfants 0-2 ans
- Laëtitia, réflexologie plantaire
- Aurore, sophrologie et parentalité
- Camille, art plastique et couture zéro déchet
- Ti ar vro, initiation au breton
- …
« Notre rôle est aussi de créer du lien social et d’être moteur dans la démarche de changement de nos clients»
Quelle est aujourd’hui la clientèle d’un dépôt-vente de vêtements ?
A 90%, notre clientèle est féminine, des mamans aux grands-mères qui viennent principalement acheter pour leurs enfants et petits-enfants. Leur démarche peut être dans un souci de consommation durable comme pour une question de budget. « En achetant du seconde main, vous économisez en moyenne trois fois le prix du neuf » précise Gaëlig. La clientèle est variée et fidèle. « Nous avons pu le constater sur les réseaux pendant les périodes de confinement… et notre communauté se mobilise lors de nos avis de recherche chaque samedi. ».
A titre personnel et professionnel, quelles sont vos démarches zéro déchet ?
Marie et Gaëlig sont sur la même longueur d’ondes. A l’arrivée de leurs enfants respectifs, elles se sont intéressées à ce qu’elles mangeaient, ce qu’elles jetaient… et se sont vite rendu compte qu’aujourd’hui comme pour demain, il fallait changer leur façon de consommer.
Marie a commencé par l’alimentation et cultive un potager et fait du compost. Elle s’est aussi mise aux couches lavables, aux produits ménagers maison et d’ailleurs, dans tout, elle maximise le fait-maison !
Quant à Gaëlig, elle achète en vrac, se déplace en vélo dans les rues de Landerneau et va au marché. Enceinte, elle a regardé de plus près la composition des produits pharmaceutiques et se limite aujourd’hui aux savons et shampooings solides.
Evidemment, pour leur boutique, le zéro déchet est prôné.
- Le comptoir est issu de la récup et des bons soins du mari de Marie.
- Tout le salon de thé et la vaisselle sont d’occasion.
- Les cintres sont en carton recyclés
- Les étiquettes sont écrites à la main au crayon gris pour être réutilisées facilement
- La ficelle, les étiquettes, les sachets de thé et le thé sont compostables.
- Les serviettes sont en tissu.
- Les feuilles des ateliers sont achetées chez Emmaüs.
Marie précise : « Avoir le moins d’impact sur les déchets est notre leitmotiv donc, on n’a pas fait de flyer ou de communication papier mais les clients acceptent bien ça… Nous faisons même nos emballages cadeaux avec du tissu de récup’. L’essentiel est de prendre conscience de son impact à son échelle et de faire de son mieux pour que son empreinte soit la plus douce possible. » Pour offrir ou faire plaisir aux enfants de 0 à 10 ans, retrouvez-nous dans les rayons ou les ateliers de Picoti Picota !
Pour en savoir plus, rendez-vous sur la page Facebook de Picoti Picota