2024 approche, et avec elle une nouveauté pour les particuliers : le tri à la source de leurs déchets alimentaires ou biodéchets, rendu possible par les solutions proposées par leurs collectivités.
Qu’est-ce que cela signifie exactement ? Quels en sont les avantages ? Comment cela se passera-t-il concrètement ? Décryptage en 6 questions !
Qu’est-ce qu’un biodéchet ?
Commençons par définir les biodéchets. Il s’agit de déchets non dangereux que l’on classe généralement en deux catégories :
- les déchets alimentaires : restes de cuisine et de repas, épluchures, produits périmés ou non consommés…
- les déchets verts : feuilles mortes, tontes de pelouse, tailles de haies et d’arbustes, brindilles… issus de l’entretien des parcs ou des jardins.
En France, les déchets alimentaires produits par les ménages représentent 18 millions de tonnes par an, soit environ 38 % des déchets des ménages français (source : Ademe). Malheureusement, seuls 30 % des ménages trient ses déchets. Cela signifie que 70 % d’entre eux finissent encore dans les poubelles, enfouis ou incinérés alors qu’ils pourraient être valorisés. Un non-sens écologique auquel il est urgent de remédier !
Que dit la loi AGEC sur le tri à la source des déchets alimentaires ?
La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC) du 10 février 2020 impose aux collectivités de proposer à leurs habitants une solution pour le tri à la source des déchets alimentaires, à partir du 1er janvier 2024 :
« Tous les ménages devront pouvoir trier leurs déchets biodégradables (déchets dégradables naturellement par des micro-organismes vivants) et les séparer du verre, des emballages ou du reste de la poubelle à ordures ménagères ».
Alors, vais-je devoir installer un composteur chez moi ?
Pas forcément ! Car le compostage ne sera pas rendu obligatoire. Ce sont les collectivités qui seront en première ligne. Celles-ci devront fournir à chaque habitant la possibilité d’être collecté ou d’être composté, soit par l’intermédiaire de solutions individuelles (composteur de jardin ou lombricomposteur), soit grâce à des bacs de tri collectifs.
Cela dit, on ne peut que vous conseiller, si vous le pouvez, de composter vos déchets chez vous pour limiter votre impact environnemental et produire votre propre matière organique, pour votre potager ou vos plantes d’intérieur. On vous donne sur le blog une foule d’astuces pour bien réussir votre compost, pour composter en appartement, ou encore pour utiliser vos végétaux de jardin pour fabriquer du paillage.
En pratique, comment cela va se passer pour moi ?
Selon votre lieu de vie et les choix opérés par votre collectivité, vous aurez accès, à partir du 1er janvier 2024 :
- soit à un composteur individuel (notamment en zone rurale ou pavillonnaire) ;
- soit à un composteur collectif (à l’échelle d’un immeuble ou d’une résidence, voire d’un quartier) ;
- soit à un point d’apport volontaire en milieu urbain ;
- soit à une poubelle de collecte réservée, qui vous sera enlevée en porte-à-porte.
N’hésitez pas à vous rapprocher de votre collectivité pour connaître les moyens prévus ou en vigueur.
Car il n’est pas nécessaire d’attendre 2024 ! De nombreuses collectivités du Finistère ont déjà mis en place des solutions individuelles ou collectives.
Quels sont les intérêts écologiques de la valorisation des déchets alimentaires ?
Les déchets alimentaires sont une ressource en or pour la terre. Les déchets alimentaires sont notamment riches en nutriments comme l’azote, le potassium ou le phosphore.
Les valoriser présente un triple avantage :
- s’alléger en réduisant de plus de 30% sa poubelle d’ordure ménagère ;
- nourrir le sol en apportant des matières organiques, faisant de nos déchets une ressource vertueuse ;
- impliquer les Français dans la gestion de leurs déchets en les accompagnant vers des pratiques plus écologiques et responsables.
Que deviendront mes déchets alimentaires ?
Une fois collectés, les biodéchets pourront être utilisés de deux manières :
- Création d’un compost « prêt à l’emploi » ;
- Transformation en énergie via un procédé de méthanisation.
Les solutions dépendront essentiellement des possibilités techniques, des choix de la collectivité et des besoins sur le terrain. Le compost pourra être employé pour les espaces verts des communes, mais également revendu aux agriculteurs ou aux particuliers.
Au fait, savez-vous comment sont gérées vos ordures ménagères dans le Finistère ?
On vous en dit plus par ici.
Le meilleur déchet est celui qu’on ne produit pas !
Mais rappelez-vous que l’idéal, avant de trier, est de limiter la production de ses biodéchets. Au quotidien, cela implique de lutter contre le gaspillage alimentaire. Et au jardin, espacer les tontes réduira les déchets verts en plus de constituer une pratique écologique, bénéfique à la biodiversité : la terre vous dira merci !